Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Groupe de sociologie politique et morale


Marie-Noel Godet

De la réglementation du titre de psychothérapeute

Marie-Noël GODET

Editions l’Harmatan, 2011

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La création d’un titre de psychothérapeute qui vise à encadrer la profession par l’article 52 de la loi du 9 août 2004 questionne le devenir de la psychanalyse nommée pour la première fois en France dans une loi de santé publique. Cette loi constitue un de ces évènements qu’on nomme dans l’après-coup un tournant pour la psychanalyse et le renouveau des pratiques cliniques au croisement du politique et de la culture.

Diverses prises de position ont émergé au sein de la corporation freudienne mettant à jour des divergences quant à la façon de considérer la loi comme un abri ou comme un danger venant reposer La question centrale de l’analyse profane énoncée par Freud en 1926.

La médicalisation des pratiques de soin aboutissant à dissoudre la psychiatrie dans la neurobiologie et à remplacer la psychologie par des thérapies cognitivo-comportementales et des protocoles de soins, présente le danger de rapatrier la psychanalyse aussi dans le pli du médical ou de la psychothérapie comme ailleurs en Europe.

En libéral, devra-t-on se résoudre à souscrire au titre de psychothérapeute si la demande s’oriente tout naturellement vers ce qui donne l’apparence d’une garantie professionnelle ? Et en institution, faudra-t-il faire usage du titre pour exercer des activités cliniques ?

On ouvrira ici un débat dans un contexte où la santé mentale est devenue une véritable culture d’État en dépliant la plupart des controverses qui ont caractérisé la décennie de cette réglementation pour comprendre comment on en est arrivé là.

Des psychothérapeutes d’état à l’état thérapeute

Marie-Nöel GODET

Editions l’Harmatan, 2009

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La création d’un titre de psychothérapeute qui vise à encadrer la profession par l’article 52 de la loi du 9 août 2004 sous l’égide du ministère de la Santé questionne le devenir de la psychanalyse au croisement du politique et de la culture. Pour la première fois en France, la voilà nommée dans une loi de santé publique. Elle s’inscrit dans un contexte où la passion de l'évaluation qui a peu à peu envahi tout le champ social s’est imposée comme un paradigme essentiel de notre civilisation.

Au mois de janvier 2009, une rébellion morale embrasée par la tourmente de voir la condition humaine malmenée se traduit par un « appel des appels » lancé à l’initiative de psychanalystes qui agrège les îlots de protestations émanant de professionnels craignant de voir leur activité passée au crible par un cortège d’évaluations qui dénaturent leur sens.

Quand l’homogène domine le lien social comment soutenir malgré tout l’avenir de la psychanalyse profane ?

Si la psychothérapie constitue une forme de réponse aux problèmes sociaux, la psychanalyse est-elle en passe de devenir une profession de santé comme Freud en exprimait déjà la crainte ?

Au cœur de ce dispositif, se loge la pertinence à créer ce nouveau métier de psychothérapeute qui permettrait à l’État d’endosser lui-même cette fonction.

La frontière de plus en plus ténue entre les sphères privée et publique interroge la fonction législative d’un État qui s’immisce au plus intime de la vie psychique.

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Les annonces

  • Les travailleurs intellectuels à l'épreuve des transformations de l'emploi et du capitalisme. Nouvelles figures, nouvelles classes ? Parmi les tendances caractéristiques du capitalisme contemporain, les sciences sociales mettent souvent en avant d’une part les transformations de la relation salariale vers davantage de flexibilité, d’intermittence et d’incertitude quant à ses frontières et ses statuts et, d’autre part, la montée en puissance d’une production immatérielle ou cognitive et d’un travail plus « créatif ». L'objectif de cette journée d'études est d’interroger les travaux théoriques ou empiriques qui voient dans ces deux tendances le fondement d’une recomposition des classes sociales, en particulier à travers l’émergence de nouvelles géométries sociales centrées autour de la figure d’un travailleur intellectuel précaire.